Choix du salaire, congés PMA... Notre sélection des avantages salariés les plus improbables

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Quand certains repensent la négociation salariale, d'autres s'attaquent... à l'indemnité kilométrique.
Quand certains repensent la négociation salariale, d'autres s'attaquent... à l'indemnité kilométrique.Cagkan / stock.adobe.com

Certaines entreprises, souvent parisiennes, redoublent d'originalité pour retenir leur talent, entretenir leur marque employeur ou embaucher, à l'heure où les tensions de recrutement sont légion.

La galaxie du recrutement est en ébullition. Jamais, en France, autant de postes n'ont été à pourvoir. Les tensions d'embauche sont légion et touchent tous les secteurs... Une situation qui s'explique par une conjoncture désormais ressassée, la reprise de l'économie post-Covid et une propension à la démission qui s'est accélérée à la sortie de la crise. Dans ce contexte, les ressources humaines des entreprises redoublent d'originalité pour retenir les talents, entretenir leur marque employeur ou embaucher. Le recrutement et la rétention des salariés peuvent s'opérer par le biais d'outils convaincants, des avantages sociaux ou matériels très profitables, insolites, sinon étonnants.

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L'agence de communication parisienne Oxygen a tapé fort et ce, pour retenir un talent qu'elle refusait de voir partir. «Axel était alternant depuis deux ans», explique-t-on à l'agence. Lorsqu'il a terminé son contrat, nous lui avons dit OK, on aimerait te garder en CDI. Mais lui, après ses études, voulait voyager. Nous avons alors pensé à un client à nous qui propose clé en main une mobilité en télétravail.»

Ainsi, le jeune homme a choisi de s'envoler six mois au Cap, en Afrique du Sud (peu de décalage horaire pour préserver une certaine harmonie avec ses collègues en France), tout en poursuivant son travail d'attaché de presse à Oxygen. Pour organiser cette mobilité, il a été accompagné par l'entreprise Holiworking qui, grâce à un réseau sur place, facilite toutes les démarches, visa, contrat de travail, logement.... «On est sur un métier où il est dur de recruter des personnes opérationnelles tout de suite, se justifie l'agence de communication. Comme nous l'avons formé durant deux ans il était important de le maintenant chez nous... On a décidé de tester autre chose».

Plaider pour un nouveau salaire

Si cette mobilité en télétravail est désormais peu ou prou originale - une poignée d'entreprises proposant des forfaits pour travailler à distance à l'étranger - le deuxième avantage de cette sélection est plus atypique. En effet, l'entreprise Lucca a misé sur un dispositif qui permet a ses salariés... de choisir leur salaire. Objectif : arriver à retenir les talents, précise le DRH Charles de Fréminville. Cette possibilité se présente à tous les salariés dès trois ans d'ancienneté et concerne les demandes d'augmentation à partir de 2000 euros brut. Lorsqu'un salarié use de cet avantage, celui-ci doit plaider sa cause devant les ambassadeurs de chaque service mais il ne peut le faire que si sa demande excède ce montant. «Pour éviter de se réunir pour des sommes dérisoires, souligne le responsable. Le collaborateur présente ses arguments justifiant son choix de salaire et c'est toujours lui qui a le dernier mot.» Résultat : un turnover «pas loin d'être deux fois inférieur à celui de la French tech.»

Quand certains repensent la négociation salariale, d'autres s'attaquent... à l'indemnité kilométrique. En effet, si la prise en charge des frais de transport en commun est obligatoire, ce n'est pas le cas pour la marche à pied. La société WeWard s'est donc illustrée par un dispositif d'indemnisation pour les employés se rendant au travail à pied. Il faut dire que la fintech WeWard a développé une application du même nom - aux dix millions d'utilisateurs - qui rétribue ses usagers à partir d'un certain nombre de pas effectués. En marchant, on gagne des Wards échangeable en euros ou carte cadeaux. En interne, l'entreprise procède chaque mois au calcul du nombre moyen de pas de chaque salarié et défini plusieurs paliers, 6000, 10.000 puis 15.000 pas. «En fonction du nombre de pas moyen mensuel, le défraiement s'effectue sur le bulletin de paie du mois suivant, et peut aller jusqu'à 180 euros par an par salarié», indique la start-up.

Un an de congé tous les sept ans

Cette sélection se poursuit avec des avantages recensés par Avizio, groupe de conseil RH, tel que le congé PMA (voire, parfois, la prise en charge totale du projet). Il s'agit d'un nombre de jours octroyés à un salarié qui prévoit d'avoir recours à ce parcours de procédure médicale. Les jours attribués dépendent des entreprises. Autre motif de congé toujours plus innovant, l'adoption d'un chien, ou de prise en charge surprenante : femme de ménage, remboursement de baby-sitting pour aller en formation...

Enfin, faisons un pas de côté direction les États-Unis. En 2009 un patron américain, Stefan Sagmeister, à la tête d'une agence de communication new-yorkaise, avait décidé de fermer son entreprise un an tous les sept ans, offrant une année sabbatique à chaque fois à ses employés. «On passe actuellement à peu près les 25 premières années de notre vie à apprendre. Puis les 40 années suivantes sont réservées au travail. Et enfin, au bout on dispose environ de 15 ans de retraite. Je pensais que ce serait avantageux de simplement retirer cinq des quinze ans de retraite et de les insérer entre les années de travail», expliquait-il lors d'une conférence TEDx.

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