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Plurielle, affranchie de l’entreprise, la « valeur travail » se métamorphose

Après les confinements, beaucoup se sont interrogés sur le sens de leur emploi. Le choix pour certains de s’affranchir du salariat ou de créer son entreprise se traduit dans les statistiques.

Publié le 14 octobre 2022 à 05h30, modifié le 14 octobre 2022 à 08h48 Temps de Lecture 3 min.

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Analyse. Pour celui qui ne trouve plus de carburant à la pompe pour rejoindre son entreprise, le travail est d’abord une source de revenu, comme pour le gréviste qui réclame une meilleure redistribution des bénéfices. Pour Delphine Letort qui, à 45 ans, a abandonné son « confort » dans la fonction publique pour créer son entreprise, le travail c’est « apprendre tout le temps » et « vivre dans son élément ». « Pendant vingt ans, j’ai été salariée dans un contexte de travail très favorable, mais je n’étais pas à ma place dans un bureau », dit-elle. Après des années de réflexion, c’est en 2020 qu’elle a décidé de se lancer, en plein Covid-19. Son entreprise est aujourd’hui florissante.

Quant à Mounia Moudjari, 43 ans, après quinze ans passés dans la restauration, elle a jeté l’éponge pour trouver un emploi plus respectueux de ses congés, plus proche de son domicile et de sa famille.

Enfin pour Grégoire Athanasopoulos, commercial chez The English Coach, le travail doit être et est « une partie de plaisir ». A 21 ans, planche de surf sous le bras, il est un jeune « holiworker », autrement dit un salarié en déplacement permanent à l’étranger. Envoyé à Bali par son employeur pour trois mois, il en passera autant en Thaïlande, puis quatre au Costa Rica. L’important pour lui est d’« allier projets personnel et professionnel ». Le travail est « une partie de [s]a vie », résume-t-il.

Une « tectonique des plaques »

A chaque actif, sa définition du travail ? C’est probable. « La catégorie de pensée “travail”, bien que centrale dans notre société, ne fait pas l’objet d’un accord social évident », écrivait en 2018 Marie-Anne Dujarier dans l’ouvrage collectif Qu’est-ce qu’un régime de travail réellement humain ? (sous la direction de Pierre Musso et Alain Supiot, éd. Hermann, 2018). Le constat de la sociologue est toujours valable. « Du fait des transformations sociales, la notion même de travail est en train de bouger », souligne-t-elle aujourd’hui. Dans son dernier essai, Troubles dans le travail, sociologie d’une catégorie de pensée (PUF, 2021) elle développe son propos : « Les trois significations historiques [du travail] : le continent de l’activité, celui de la production pour la subsistance et celui de l’emploi rémunéré semblent dériver chacun de leur côté » : une véritable « tectonique des plaques ».

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L’arrivée du Covid dans ce contexte troublé a plongé tout le monde dans une introspection forcée. Le sujet « travail » a été débattu, retourné, décortiqué, trituré. Quelle est l’utilité sociale de mon travail ? « On croit qu’on ne sert à rien », se souvient Mounia Moudjari à propos de son état d’esprit quand elle travaillait dans la restauration. Jusqu’à s’interroger sur son rapport au travail. Pourquoi travailler ? Pourquoi accepter les exigences de l’employeur ? Pourquoi transiger avec ses propres valeurs ?

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